Pour Jules Caris, cofondateur, il y a près de 30 ans, de La Galerie de l’Immobilier, agence immobilière sans vitrine installée dans le 6e arrondissement parisien, des fondamentaux demeurent pour bien mener son affaire : bien connaître son secteur géographique, ainsi que l’état réel du marché. Sans oublier d’apporter aux clients un service sur-mesure.
Comment est née La Galerie de l’Immobilier ?
Cette entreprise, créée en 1994 à Paris, est le fruit d’une rencontre. Celle du Canadien que je suis, arrivé peu de temps avant en France, et d’une de mes clientes, italienne et professionnelle du secteur de la mode, alors que je travaillais en tant que mandataire pour un réseau. Elle souhaitait, elle aussi, se lancer dans l’immobilier.
Nous avons décidé d’unir nos compétences et travailler, pour commencer, une clientèle internationale en quête d’un bien dans la Capitale, d’une part anglophone (anglaise et nord-américaine) grâce à mon bagage biculturel (à cette époque, peu d’agents immobiliers parlaient couramment l’anglais à Paris) ; et d’autre part italienne. Cette aventure commune avec mon associée a duré quinze ans, jusqu’à ce que je lui rachète les parts de l’entreprise.
Comment a grandi votre structure ?
Uniquement via de la croissance organique, un client satisfait de nos prestations en amenant un autre. Une fois seule à la barre de La Galerie de l’Immobilier, j’ai recruté des négociateurs sans mettre en place une véritable stratégie de recrutement : ils sont venus à moi naturellement. Aujourd’hui, la société compte 10 collaborateurs, dont 7 négociateurs.
Sur le plan de sa dynamique d’activité, et suivant une courbe ascensionnelle avec des paliers de trois ans, La Galerie de l’Immobilier affiche une croissance constante de son chiffre d’affaires. Nous réalisons désormais une trentaine de transactions par an, dont les ¾ dans les 6e, 7e, et 16e arrondissement de la Capitale, pour un prix moyen de vente d’environ 2 millions d’euros.
Quels sont les fondamentaux de votre concept ?
Premièrement, nous n’avons pas de vitrine, nous avons toujours fonctionné de la sorte, et avec succès. L’accès de l’agence donne sur une cour d’immeuble, rue Mazarine, dans les 6e arrondissement. Nous n’ambitionnons pas d’asseoir notre développement en créant de nouvelles agences. Ce n’est pas notre état d’esprit. Seule nous anime la volonté de bien servir nos clients, vendeurs et acquéreurs.
Nous ne sommes pas, non plus, à la recherche coûte que coûte de mandats. Nous n’acceptons pas de mission dans laquelle le vendeur impose un prix de vente fantaisiste. Et nous ne donnons pas d’estimations qui vont au-delà de notre appréciation du marché afin d’avoir le mandat. Là encore, seul importe d’accomplir notre mission au mieux des intérêts de nos clients. Et preuve que notre stratégie fonctionne : notre taux de réussite est très élevé.
Le tout est de bien connaître son secteur géographique, l’état réel du marché et d’apporter les bons conseils et arguments à nos clients. Sans cela, on n’est guère crédible
Quel bilan dressez-vous de l’année 2020 ?
Comme pour l’ensemble de la profession, le dernier exercice s’est révélé compliqué : toute la mécanique et la logistique de la filière du marché de l’immobilier s’est retrouvée à l’arrêt deux mois durant, au printemps dernier, à cause du confinement. Et notamment les notaires, qui ont repoussé les signatures d’actes car ils n’étaient pas équipés.
Lors du deuxième confinement, en revanche, nous avons pu travailler, en signant des promesses de vente. Quant aux prix, ils se sont quelque peu réajustés à l’issue de premier confinement, eu égard à un léger fléchissement de la demande. Mais depuis, ils ont retrouvé de la stabilité.
Et quelles sont vos prévisions pour 2021 ?
Les prix à Paris ne devraient pas bouger cette année. Et si baisse il y aura, elle ne sera que légère. Structurellement, le marché parisien n’est pas caractérisé par beaucoup de mouvements, et reste peu soumis à la spéculation. Même les étrangers qui s’y installent ou y investissent conservent leur bien sur de longues périodes. Conséquence : l’offre reste basse.
En revanche, une correction des prix plus franche pourrait intervenir à parti de 2022. Et notamment si la situation économique du pays s’aggrave, avec des hausses possibles d’impôts pour combler notre dette, et du niveau de chômage.
Interview de Jules Caris réalisé par Immomatin : https://www.immomatin.com/franchise/agence-immobiliere-independante/nous-ne-sommes-pas-a-la-recherche-coute-que-coute-de-mandats.html